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Qui est Léon Nikolaïevitch Tolstoï ?

Le comte Léon Nikolaïevitch Tolstoï est né le 28 août (9 septembre) 1828 dans le domaine familial de sa mère, Yasnaya Polyana, dans la province de Toula de l’Empire russe. Il est issu de la famille noble de Tolstoï, connue depuis 1351.

Léon Nikolaïevitch est l’un des plus grands romanciers du monde. Il est appelé un maître du psychologisme, et le créateur du genre du roman épique. L’écrivain a eu une forte influence sur l’évolution de l’humanisme européen, et sur le développement des traditions réalistes dans la littérature mondiale.

Tolstoï a été excommunié de l’église à cause de ses opinions autoritaires qui ont provoqué l’émergence d’un nouveau courant religieux et moral appelé le tolstoïsme.

L’écrivain a reçu de nombreux prix Nobel de littérature et ses oeuvres ont été mises en scène dans le monde entier.

Léon Tolstoï
Léon Tolstoï

Léon Tolstoï était le quatrième de 5 enfants. Sa mère mourut en 1830, six mois après la naissance de sa fille alors que Léon Nikolaïevitch n’avait pas encore 2 ans. L’éducation des orphelins a été continuée par un parent éloigné, T. A. Ergolskaya. Son père Nikolai Ilich est décédé en 1837 quand Léon avait 9 ans, et sa tante, la comtesse Alexandra Osten-Saken fut nommée la tutrice des enfants. Après sa mort en 1840, une autre de ses tantes, Pelegeya Yushkova qui vivait a Kazan s’occupa de Léon Tolstoï, ainsi que de ses frères et sa sœur Maria .

Tolstoï disait que la maison des Louchkov était considérée comme l’une des plus gaies de Kazan. Plus tard il a décrit ces années dans le récit autobiographique “Enfance”

L’écrivain a reçu son éducation primaire à la maison. Il a étudié avec un tuteur français qui est devenu le prototype de Saint-Jérome dans son livre “Enfance”. Puis, il a continué ses études avec un tuteur allemand dépeint sous le nom de Karl Ivanovitch dans le même livre. Ensuite, en 1844, il est entré à l’université de Kazan , mais n’est resté qu’un an à cause de faibles résultats scolaires. Léon Tolstoï n’aimait pas étudier, il considérait les examens comme une formalité, et les professeurs d’université incompétents. Léon Nikolaïevitch a été transféré à la Faculté de droits, où il est passé en deuxième année de manière satisfaisante, bien qu’il préféra les divertissements profanes.

Cependant, il s’est interessé à la litérature philosophique française et sans terminer cette année là, il a quitté l’université. Ensuite, il s’est lancé dans l’auto apprentissage.

En 1847, à la suite d’une courte maladie, il a hérité et, est devenu responsable de la propriété de Yasnaya Polyana. Il voulu établir des relations d’une nouvelle manière avec les paysans et ouvrit même une école pour ceux-ci. Il a partiellement décrit ses activités dans “Le matin du propriétaire terrien”. C’est aussi cette même année qu’il a commencé à tenir un journal. Dans celui-ci, nous pouvons par exemple lire:

Un journal de
Léon Nikolaïevitch Tolstoï

« 21 mars 1855. N’avoir rien fait. J’ai reçu une lettre de Macha, dans laquelle elle me décrit sa connaissance de Tourgueniev. Une lettre douce et glorieuse qui m’a exalté dans ma propre opinion et m’a poussé à l’action . »

Il continua ce journal tout au long de sa vie et s’en servit pour écrire ses romans.

A la fin de 1848, il est parti à Moscou, puis un an plus tard à Saint Pétersbourg. Dans chaque ville, il s’est préparé a entrer dans une université mais n’a pas été jusqu’au bout préférant jouer aux cartes , écouter de la musique, où bien même, jouer du piano. Il s’intéressait passionnément à la musique. Bach, Haendel, et Chopin étaient ses favoris et lui même jouait très bien du piano. Il était tellement passionné par la musique qu’il a écrit la “Sonate à Kreutzer”

Léon Nikolaïevitch Tolstoï et son frère
Léon Nikolaïevitch Tolstoï et son frère

Durant l’hiver 1850, il a commencé à écrire “Enfance” puis “L’Histoire d’hier”. En 1851, son frère aîné Nikolaï, qui servait dans le Caucase a visité Léon qui était de retour dans son domaine. Celui-ci invita Léon à se joindre au service militaire dans le Caucase. Léon Tolstoï n’accepta pas aussitôt, mais après des difficultés financières dues a son habitude de jouer aux cartes il s’engagea.

Il vécut environ 5 mois à Piatigorsk, dans une simple hutte en attendant des papiers oubliés à Moscou. Ceux-ci étaient nécessaire à son admission dans l’armée. Pendant ce temps, il a passé une partie importante de son temps à chasser en compagnie du cosaque Epishka, qui dans son livre “Les Cosaques” est devenu le prototype de l’un des héros du nom d’Eroshka.

En 1851, après avoir passé un examen à Tiflis, Tolstoï entra comme cadet dans la 4eme batterie de la 20eme brigade d’artillerie. Son bataillon était stationné dans le village cosaque de Starogladovskaya où il a vécut 3 ans. La nature du Caucase et la vie patriarcale du village casaque se sont reflétées dans ses romans ”Cosaques” , “Hadji Murad” ainsi que dans “Raid” et “Déforestation”

En juillet 1852 il envoya la première partie de sa future trilogie autobiographique, “Enfance”, aux rédacteurs du magazine le plus populaire “Sovremennik” accompagné d’une lettre qui disait:

J’attends avec impatience votre verdict. Il va soit m’encourager à continuer mes activités favorites, soit me faire bruler tout ce que j’ai commencé.

Nekrasov, l’éditeur de Sovremennik ayant immédiatement jugé la valeur littéraire du livre de Tolstoï, lui écrit une lettre aimable et, publia son roman en Septembre de cette même année. Le roman “Enfance” fut un extraordinaire succès.

En même temps, il y avait périodiquement des batailles avec les montagnards dans le Caucase, et Léon Tolstoï a été récompensé et, a reçu la croix de Saint Georges pour le courage montré en bataille. Il donna cette médaille à un soldat ordinaire justifiant son acte en disant que cette récompense donnerait à une simple personne, de nombreux avantages qu’il avait déjà en raison de son origine.

Léon Tolstoï à Kazan
Léon Tolstoï à Kazan

A la fin de l’année 1853 il est transféré à l’armée du Danube à cause du déclenchement de la guerre de Crimée. Il a participé à la bataille d’Oltenitsa et au siège de Silistria. En 1854, son deuxième roman “Adolescence” a été publié.

De novembre 1854 à la fin août 1855, Léon Tolstoï était à Sébastopol. L’écrivain malgré toutes les difficultés de la vie et les horreurs du siège, écrivit à cette époque l’histoire “Déforestation”, qui reflétait les impressions caucasiennes, ainsi que la première des trois histoires de Sébastopol.

Il envoya la nouvelle, “Sébastopol au mois de décembre”, à son éditeur qui la publia rapidement. Bien que Tolstoï ai été exceptionnellement franc dans la description des scènes de batailles dans la première histoire de Sébastopol, la nouvelle était profondément patriotique et glorifiait la bravoure des soldats russes. Celle nouvelle a été lue par toute la Russie avec intérêt, faisant une impression étonnante des horreurs qui ont frappé les défenseurs de Sébastopol. Celle-ci a été remarquée par l’empereur Nicolas Ier, qui a ordonné de prendre soin de cet officier doué.

Dans sa seconde histoire « Sébastopol en mai », il ne restait plus rien de la fierté de l’armée russe. Le choc et l’horreur qu’il a vécu au front ont influencé le travail de Tolstoï , et cette fois, il écrivit sur le non-sens de la mort et l’inhumanitée de la guerre. L’écrivain a aussi expérimenté une technique relativement nouvelle et une partie de l’histoire est présentée comme une narration du point de vue d’un soldat.

Pour la défense de Sébastopol, Tolstoï a reçu l’Odre de Sainte-Anne 4eme degré pour le courage, et quatre médailles. Le 26 mars 1856, il a été promu au grade de lieutenant.

Cercle d’écrivains

Tolstoï a été très bien accueilli dans les salons de la haute société quand il retourna à Saint Pétersbourg. Il est devenu l’ami proche de Tourgueniev, et a établi des relations amicales avec des écrivains célèbres tels que Nekrasov, Goncharov, Panaev, et bien d’autres encore. C’est une époque très prolifique, et il a écrit “Tempête de Neige”, “Deux Hussards”, “Sébastopol en août” et “Jeunesse”. De plus, l’écriture des futures “Cosaques” se poursuit.

Cette vie joyeuse et mouvementée lui laisse un goût amer, et début 1857, sans aucun regret, il quitta Saint Pétersbourg et partit en voyage.

A l’âge de 29 ans, Tolstoï entreprit son premier voyage à l’étranger. Il a d’abord visité la France. Il lui fallu 11 jours non stop pour atteindre Paris. Dés la première soirée l’écrivain a été à un bal masqué au Grand Opéra. Tolstoï s’est installé dans le célèbre hotel Le Meurice. Il a visité le Louvre et s’est promené dans les magnifiques jardins du Luxembourg, par contre il a été horrifié par le culte de Napoléon Ier. Après un mois et demi, il écrit a Tourgueniev,

“beaucoup de saleté s’est développée dans mon âme… et la guillotine, et l’oisiveté, et la vulgarité.”

Léon Nikolaïevitch quitta précipitamment la capitale de la France et se rendit à Genève où il séjourna dans une maison d’hôtes au bord du lac Léman pendant deux mois. Il continua son voyage dans le nord de l’Italie puis s’est rendu en Suisse, dans la ville de Lucerne. Partout où il est allé, Tolstoï s’est familiarisé avec des oeuvres d’art célèbres, a rencontré des artistes, a observé comment les gens vivaient dans les villes européennes. Ses voyages n’ont pas inspiré Tolstoï. Il a été déçu par le contraste profond entre la richesse et la pauvreté, qu’il a pu voir à travers le magnifique voile extérieur de la culture européenne. Tolstoï décrit sa déception dans son livre “Lucerne”.

Après son retour à Yasnaya Polyana en 1857, Léon Nikolaïevitch continua de travailler sur son livre “Cosaque”, et écrivit “Trois morts”, “La joie de la Famille”, puis “Le ménage”. Dans son journal, Tolstoï définissait ainsi son but pour lui-même:

“L’essentiel, ce sont les oeuvres littéraires, puis les obligations familiales, puis l’agriculture… Et vivre pour soi suffit pour une bonne action par jour.”

Deux ans plus tard, il fonda une école pour les enfants des paysans à Yasnaya Polyana. Pour cela, il était retourné en Europe où il s’était intéressé à l’enseignement public et aux institutions visant a élever le niveau d’instruction de la population ouvrière. A l’aide de conversations avec des spécialistes, il a étudié les problèmes de l’éducation publique en Allemagne et en France. A son retour, il aboli toutes les règles de discipline et, en 1862, il commença à publier la revue pédagogique Yasnaya Polyana, puis “ABC” et “Nouvel ABC” par la suite.

Le 23 septembre 1862, à l’âge de 34 ans Léon Nikolaïevitch épousa Sofia Andreevna Bers qui avait 18 ans. Sofia était la deuxième fille du médecin du bureau du palais de Moscou qu’il avait vu pour la première fois alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Ils ont eu 13 enfants ensemble. Sa famille aimait la musique, qui était souvent jouée lors de fêtes. Parfois Léon et sa femme jouaient du piano à quatre mains. Ils possédaient une très grande bibliothèque avec prés de 23 000 livres dans différentes langues. Le soir tout le monde se réunissait dans la grande salle et Tolstoï lisait à haute voix Pouchkine, Homère , mais aussi Jules Vernes dont la famille aimait beaucoup « Le tour du monde en 80 Jours ». Ils jouaient aussi aux échecs. Tolstoï aimait monter à cheval, ce qu’il faisait presque tous les jours avant le dîner. L’écrivain a vécu avec Sofia jusqu’à sa mort bien que leur marriage n’est pas été qualifié de facile. Sofia trouva une issue de 1862 où son mari écrivit:

Leo Tolstoy and his family

J’écris du village, j’écris et j’entends la voix de ma femme à l’étage, qui parle avec son frère et que j’aime plus que tout au monde. J’ai vécu jusqu’à 34 ans et je ne savais pas que c’était était possible d’aimer et d’être si heureux”.

Léon Nikolaïevitch Tolstoï et sa famille
Léon Nikolaïevitch Tolstoï et sa famille

Au cours de cette période d’équilibre spirituel, Tolstoi a commencé à travailler sur “Guerre et Paix”, se basant sur les évènements de l’histoire russe. Il acheva ce superbe livre en 1869, gagnant une étonnante renommée. L’écrivain était de plus en plus appelé le plus grand écrivain russe.

Au début des années 1870, Tolstoï s’inquiétait des inégalités sociales, de la pauvreté des paysans et du régime tsariste intransigeant et était en désaccord avec lui-même. Il commença à tomber malade et, sur les conseils de son médecin est allé se faire soigné avec le traitement de koumis dans la province de Samara. Il a tellement aimé l’endroit, qu’il a emmené sa famille là-bas pour des vacances et y a écrit “Anna Karénine”.

Dans les années 1880, Tolstoï commença à travailler sur des traités philosophiques dans lesquels entre autres, il repense sa vie et son attitude envers la religion. Il écrivit “Confession”, “Quelle est ma foi?” et “Le royaume de Dieu est en vous…” Critiquant les dogmes de l’église orthodoxe, il a créé sa propre version de l’Evangile, supprimant de l’écriture sacrée ce, avec quoi il n’est pas d’accord, comme toutes les histoires de miracles et, il n’a laissé que les paroles du Christ.

Léon Nikolaïevitch Tolstoï
Léon Nikolaïevitch Tolstoï

Sous l’influence de Tolstoï, le mouvement religieux et éthique du tolstoïsme est né. A cette période il a écrit “La mort d’Ivan Ilyich”, une histoire sur un juste “Père Serge”, une pièce sur le désespoir, “Le cadavre vivant”, et une histoire sur la mort tragique, “Hadji Murad”.

Dans les années 1880, Léon Tolstoï à aussi renoncé à la viande et au poisson. Son déjeuner se composait généralement de soupe, de légumes ou de plats laitiers. Au dessert, des fruits ou des viennoiseries étaient servis.

En 1901, le Saint-Synode a publié un décret excommuniant le comte Léon Tolstoï après que celui-ci ai écrit le roman “Résurrection”, dans lequel il a parlé avec mépris de l’institution même de l’église. Cette décision n’a fait qu’augmenter la popularité de Tolstoï et a attiré l’attention du public sur les idéaux et les croyances de l’écrivain.

Pendant cette période, les relations familiales de Tolstoï se sont dégradées à cause de son amitié avec Vladimir Chertkov que sa femme appelait le diable.

A la fin de 1910, il a tenté de mettre sa vie en conformité avec ses convictions, et début novembre, a secrètement quitté son domain. En chemin, il est tombé gravement malade et a été contraint de rester chez le gardien de la gare d’Astapovo. C’est là que l’écrivain a passé les derniers jours de sa vie. Léon Nikolaïevitch Tolstoï est mort le 7 (20) novembre 1910. Il a été enterré à Yasnaya Polyana.

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Sources:

Толстой, Лев Николаевич

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