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Découvrez l’Avare (L’Avare) de Molière

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L’Avare aussi appelé L’École du mensonge est une comédie en prose et en cinq actes écrite par Molière. Elle a été performée pour la première fois le 9 septembre 1968 au théâtre du Palais Royal à Paris. Cette pièce est maintenant disponible dans notre section livres bilingues français/anglais pour votre plus grand plaisir.

Moliere
Molière

A l’époque, la compagnie de Molière était sous la protection de Louis XV. On sait que de nombreuses parties de dialogues et certains incidents sont empruntés à la comédie Aulularia de Plaute de laquelle elle s’inspire vaguement ainsi qu’aux farces italiennes contemporaines.

En fait le personnage d’Harpagon est tiré de la pièce latine Aulularia dans laquelle l’avare Euclio ne cesse de changer la cachette de son pot d’or de peur de se le faire voler, mais il a aussi créé l’histoire d’amour entre Elise et Valère d’après la même pièce . Le père comme usurier était basé sur une pièce de François le Metel de Boisrobert de 1655 intitulée “La Belle Plaideuse”. Quant au père et au fils amoureux de la même femme, l’idée est venue de la pièce de Jean Donneau de Visé de 1665 intitulée “La mère Coquette”

L’avare dont le nom est Harpagon est obsédé par la richesse qu’il a amassée et toujours prêt à économiser sur les dépenses. Le nom Harpagon est intéressant car c’est un nom adapté du grec qui signifie un crochet ou un grappin. Harpagon est un vieux veuf avec un fils et une fille qui essaie de se marier avec une jeune femme. La jeune femme est à son tour amoureuse de son fils. En même temps, Harpagon essaie d’organiser un mariage entre sa fille et un homme riche de son choix, mais sa fille est amoureuse de Valère qui est leur intendant. Puis l’or d’Harpagon est volé. La satire et la farce se fondent dans une intrigue rapide et en font une lecture intéressante et amusante.

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Il y a eu de nombreuses adaptations de la pièce du fait que l’humour de Molière ne se traduit pas très bien et nécessite une libre adaptation pour réussir dans d’autres pays. Déjà en 1670 une traduction allemande appelée Der Geizige parut à Francfort, puis en 1672 Thomas Shadwell adapta la pièce en l’appelant “The Miser” et en y ajoutant 8 nouveaux personnages. Une version encore plus populaire basée à la fois sur Plaute et Molière a été créée par Henry Fielding en 1732. La pièce a également été adaptée aux opéras italiens en 1775, 1776 et 1814. Vasily Pashkevich a basé son opéra comique du XVIIIe siècle sur cette pièce en Russie, et la première adaptation arabe a été réalisée par le Libanais Marun Al Naqqash en 1817.

Il y avait aussi de nombreuses adaptations audio et cinématographiques. À titre d’exemple, le centre Lincoln a produit un enregistrement audio de cette pièce en 1969, et un film produit et mettant en vedette Louis de Funès a été produit en 1980.

Louis de Funès

Vous pouvez trouver ce livre dans nos livres bilingues français/anglais . 

Lire le livre bilingue « The Miser » . 

Ils sont également sur notre page Littérature française disponible en français , ou en anglais .

Début de la pièce “L’Avare”

L'avare

ACTE PREMIER. ——————-
Scène première. – Valère, Élise.

  • Valère –
    Hé quoi ! charmante Élise, vous devenez mélancolique, après les obligeantes assurances que vous avez eu la bonté de me donner de votre foi ? Je vous vois soupirer, hélas ! au milieu de ma joie ! Est-ce du regret, dites-moi, de m’avoir fait heureux ? et vous repentez-vous de cet engagement où mes feux ont pu vous contraindre ?
  • Élise –
    Non, Valère, je ne puis pas me repentir de tout ce que je fais pour vous. Je m’y sens entraîner par une trop douce puissance, et je n’ai pas même la force de souhaiter que les choses ne fussent pas. Mais, a vous dire vrai, le succès me donne de l’inquiétude ; et je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais.
  • Valère –
    Eh ! que pouvez-vous craindre, Élise, dans les bontés que vous avez pour moi ?
  • Élise –
    Hélas ! cent choses à la fois : l’emportement d’un père, les reproches d’une famille, les censures du monde ; mais plus que tout, Valère, le changement de votre coeur, et cette froideur criminelle dont ceux de votre sexe payent le plus souvent les témoignages trop ardents d’un innocent amour.
  • Valère –
    Ah ! ne me faites pas ce tort, de juger de moi par les autres ! Soupçonnez-moi de tout, Élise, plutôt que de manquer à ce que je vous dois. Je vous aime trop pour cela ; et mon amour pour vous durera autant que ma vie.
  • Élise –
    Ah ! Valère, chacun tient les mêmes discours ! Tous les hommes sont semblables par les paroles ; et ce n’est que les actions qui les découvrent différents.
  • Valère –
    Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes, attendez donc, au moins, à juger de mon coeur par elles, et ne me cherchez point des crimes dans les injustes craintes d’une fâcheuse prévoyance. Ne m’assassinez point, je vous prie, par les sensibles coups d’un soupçon outrageux ; et donnez-moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l’honnêteté de mes feux.
  • Élise –
    Hélas ! qu’avec facilité on se laisse persuader par les personnes que l’on aime ! Oui, Valère, je tiens votre coeur incapable de m’abuser. Je crois que vous m’aimez d’un véritable amour, et que vous me serez fidèle : je n’en veux point du tout douter, et je retranche mon chagrin aux appréhensions du blâme qu’on pourra me donner.
  • Valère –
    Mais pourquoi cette inquiétude ?
  • Élise –
    Je n’aurais rien à craindre si tout le monde vous voyait des yeux dont je vous vois ; et je trouve en votre personne de quoi avoir raison aux choses que je fais pour vous. Mon coeur, pour sa défense, a tout votre mérite, appuyé du secours d’une reconnaissance où le ciel m’engage envers vous. Je me représente à toute heure ce péril étonnant qui commença de nous offrir aux regards l’un de l’autre ; cette générosité surprenante qui vous fit risquer votre vie, pour dérober la mienne à la fureur des ondes ; ces soins pleins de tendresse que vous me fîtes éclater après m’avoir tirée de l’eau, et les hommages assidus de cet ardent amour que ni le temps ni les difficultés n’ont rebuté, et qui, vous faisant négliger et parents et patrie, arrête vos pas en ces lieux, y tient en ma faveur votre fortune déguisée, et vous a réduit, pour me voir, à vous revêtir de l’emploi de domestique de mon père. Tout cela fait chez moi, sans doute, un merveilleux effet ; et c’en est assez, à mes yeux, pour me justifier l’engagement où j’ai pu consentir ; mais ce n’est pas assez peut-être pour le justifier aux autres, et je ne suis pas sûre qu’on entre dans mes sentiments.
  • Valère –
    De tout ce que vous avez dit, ce n’est que par mon seul amour que je prétends auprès de vous mériter quelque chose ; et quant aux scrupules que vous avez, votre père lui-même ne prend que trop de soin de vous justifier à tout le monde, et l’excès de son avarice, et la manière austère dont il vit avec ses enfants, pourraient autoriser des choses plus étranges. Pardonnez-moi, charmante Élise, si j’en parle ainsi devant vous. Vous savez que, sur ce chapitre, on n’en peut pas dire de bien. Mais enfin, si je puis, comme je l’espère, retrouver mes parents, nous n’aurons pas beaucoup de peine à nous les rendre favorables. J’en attends des nouvelles avec impatience, et j’en irai chercher moi-même, si elles tardent à venir.
  • Élise –
    Ah! Valère, ne bougez d’ici, je vous prie, et songez seulement à vous bien mettre dans l’esprit de mon père.
  • Valère –
    Vous voyez comme je m’y prends, et les adroites complaisances qu’il m’a fallu mettre en usage pour m’introduire à son service ; sous quel masque de sympathie et de rapports de sentiments je me déguise pour lui plaire, et quel personnage je joue tous les jours avec lui, afin d’acquérir sa tendresse. J’y fais des progrès admirables ; et j’éprouve que, pour gagner les hommes, il n’est point de meilleure voie que de se parer à leurs yeux de leurs inclinations, que de donner dans leurs maximes, encenser leurs défauts, et applaudir à ce qu’ils font. On n’a que faire d’avoir peur de trop charger la complaisance ; et la manière dont on les joue a beau être visible, les plus fins toujours sont de grandes dupes du côté de la flatterie, et il n’y a rien de si impertinent et de si ridicule qu’on ne fasse avaler, lorsqu’on l’assaisonne en louanges. La sincérité souffre un peu au métier que je fais ; mais, quand on a besoin des hommes, il faut bien s’ajuster à eux, et puisqu’on ne saurait les gagner que par là, ce n’est pas la faute de ceux qui flattent, mais de ceux qui veulent être flattés.
  • Élise –
    Mais que ne tâchez-vous aussi de gagner l’appui de mon frère, en cas que la servante s’avisât de révéler notre secret ?
  • Valère –
    On ne peut pas ménager l’un et l’autre ; et l’esprit du père et celui du fils sont des choses si opposées, qu’il est difficile d’accommoder ces deux confidences ensemble. Mais vous, de votre part, agissez auprès de votre frère, et servez-vous de l’amitié qui est entre vous deux pour le jeter dans nos intérêts. Il vient. Je me retire. Prenez ce temps pour lui parler, et ne lui découvrez de notre affaire que ce que vous jugerez à propos.
  • Élise –
    Je ne sais si j’aurai la force de lui faire cette confidence.
Vous pouvez trouver ce livre dans nos livres bilingues français/anglais . 

Lire le livre bilingue « The Miser » . 

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