Contes Français
Les Contes et Chansons Populaires Recueillis par E. Henry Carnoy
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Jean de l’Ours et ses Compagnons
(Provence)

Une bonne femme n’avait qu’un fils nommé Jean qu’elle aimait beaucoup.
Une famine étant arrivée dans le pays, la paysanne se trouva sans pain et sans nourriture d’aucune sorte.
Pour ne pas voir mourir de faim son petit Jean, elle eut l’idée de le prendre et d’aller l’abandonner dans le bois voisin.
Le lendemain donc elle prit son enfant dans son tablier, courut à la forêt et, dans un fourré épais, plaça le petit garçon.
Puis elle s’éloigna en pleurant.
A quelques pas du buisson était la caverne d’une ourse qui venait de perdre l’un de ses petits.
L’animal, ayant entendu les cris de l’abandonné, courut de ce côté, le prit dans sa gueule et le conduisit dans la grotte.
L’ourse en prit les plus grands soins, et l’enfant grandît en force et en beauté.
De temps en temps, il luttait avec l’ourson et toujours il arrivait à le battre.
Mais un jour Jean l’Ours fut rencontré par des chasseurs qui le conduisirent au village où il fut reconnu par sa mère qui le croyait mort depuis longtemps.
Dès le lendemain, il fut envoyé à l’école pour y apprendre à lire et à écrire.
Ses camarades l’ayant raillé sur son ignorance, Jean l’Ours entra dans une violente colère, et il eut bientôt fait, en quelques coups de poing, d’assommer les élèves et le magister.
Le soir, les gendarmes arrivèrent, se saisirent de Jean et le conduisirent en prison.
Le lendemain, sa mère vint le voir dans la prison.
Mon pauvre Jean, tu ne viendras pas manger la soupe avec moi au dîner!
— Si, si, ma mère; fais une bonne soupe ; à midi je serai à la maison.
— Dis-tu vrai ?
— Oui, oui ; tu verras; La bonne femme rentrée chez elle prépara le dîner, et vers midi son fils, après avoir enfoncé la porte de la prison, arriva pour manger la soupe.
Lorsqu’il eut fini de manger, sa mère lui donna quelques pièces de monnaie et l’envoya faire son tour de France.
Après avoir marché durant cinq ou six jours, Jean l’Ours arriva devant la maison d’un forgeron.
« Hé! l’homme, lui cria Jean, n’auriez- vous pas d’ouvrage à donner à un bon compagnon?
— Tout de même. Mais avez-vous déjà travaillé?
— Je le pense bien.
— Alors entrez et mettez-vous à l’ouvrage. »
Jean l’Ours fit rougir un morceau de fer dans l’intention d’en faire un soc de charrue; mais, au premier coup de marteau, l’enclume s’enfonça complètement dans le sol.
« Un joli coup de marteau! dit un des compagnons.
Mais, Jean, pourrais-tu d’une main arracher l’enclume? »
Le nouvel apprenti prit l’enclume par une corne et la souleva de terre comme il eût fait d’une plume.
Puis, continuant son travail, il eut bientôt brisé fer, marteaux, enclumes; le maître forgeron était désolé d’avoir un tel ouvrier.
Maudit soit le jour où j’ai engagé cet Hercule ! s’écriait-il. Certes, il me ruinera! »
A la fin, n’y tenant plus, il le pria de s’en aller chercher fortune ailleurs.
Je le veux bien, répondit le compagnon, mais à cette condition que vous me donnerez tous les morceaux du fer que j’ai pu briser jusqu’à présent.
— Et que veux-tu en faire? Il faudrait cinq ou six bœufs pour l’emporter.
— Donnez toujours et vous verrez. »
Le forgeron ayant accepté, Jean l’Ours prit les morceaux de fer et s’en fabriqua une énorme canne qui pour le moins pesait dix mille livres.
Puis il dit adieu au forgeron et quitta le village.
A deux jours de marche de cet endroit, il arriva auprès d’une immense forêt.
Armé d’une grande faucille, un homme sciait les sapins, les ormes et les frênes dont il faisait des fagots. Puis, pour les lier, il déracinait les plus gros chênes, les tordait sous son pied et en faisait des harts.
Tu es un bon compagnon, lui cria Jean l’Ours.
Comment te nommes-tu?
— Tord-Chênes, et toi ?
— Jean l’Ours. Veux-tu m’accompagner dans mon tour de France ?
— Volontiers. »
Tord-Chênes et Jean l’Ours arrivèrent le lendemain dans une grande vallée.
Ils y virent un homme occupé à jouer au palet avec des meules de moulin.
« Un solide gaillard! s’exclama Jean l’Ours. »
Puis se tournant vers l’homme :
Comment t’appelles-tu?
— Meule-à-Moulin, et vous ?
— Jean L’Ours et Tord-Chênes. Veux-tu nous accompagner dans notre tour de France?
— Volontiers ! »
Un peu plus loin, les trois compagnons trouvèrent un chariot embourbé jusqu’au moyeu et que douze bœufs ne pouvaient retirer de l’ornière.
Oh hiu ! hiu ! criait désespérément le conducteur qui jurait, sacrait, blasphémait sans aucun succès.
— Ohé! l’homme; attendez un peu! lui dit Jean l’Ours. »
Et poussant la voiture d’une seule main, il la tira du bourbier à la grande stupéfaction du paysan.
Auprès de là était la ville du roi.
Justement quand les trois compagnons y arrivaient, un grand incendie dévorait une maison voisine du palais, et l’on pensait que l’habitation du roi n’allait pas tarder à prendre feu.
« Place, place! » dirent les trois hommes forts.
Ils pénétrèrent jusqu’à la maison et, la poussant de leurs mains, lui donnèrent une secousse telle qu’elle suivit la grande rue et s’en alla s’abattre au milieu de la vallée voisine.
Le roi voulut connaître ces trois hommes extraordinaires, mais ils avaient disparu.
Les trois compagnons étaient parvenus tout auprès d’un vieux château qui s’élevait au milieu d’une grande forêt.
Ohé! dirent-ils à une vieille femme qu’ils rencontrèrent : qui habite ce château ?
— Messeigneurs, répondit-elle, je ne vous conseille pas d’y aller voir. On dit que ce château est hanté par des revenants. Ce que je sais, c’est que plus de cinq cents chevaliers y sont entrés et que pas un n’en est sorti.
— Merci, bonne femme, nous tenterons pourtant l’aventure. »
Les trois compagnons trouvèrent ouvertes toutes les portes du palais dans lequel ils pénétrèrent.
Mais tout y était désert.
Un château extraordinaire, sur ma foi! s’exclama Jean l’Ours.
Si nous y restions quelque temps ?
— C’est cela ! c’est cela !
— Mais toutefois, comme il faut vivre, voici ce que je propose.
Demain matin, Tord-Chênes fera la cuisine tandis que Meule-à-Moulin et moi
nous irons chasser dans la forêt.
Vers midi, Tord-Chênes nous avertira en sonnant la cloche.
— Entendu ! Entendu ! »
Le lendemain Tord-Chênes resta donc au palais tandis que ses compagnons étaient à la chasse.
On frappa à la porte de la cuisine et Tord-Chênés ayant ouvert, vit entrer un nain.
Que veux-tu? demanda-t-il.
— Un peu de cette bonne soupe que tu prépares.
— Tu crois, petit nain, que je vais te donner de cette bonne soupe? Veux- tu t’en aller, et au plus vite!
— Ah! c’est cela ! Tu vas me le payer! »
Et prenant un petit bâton, le nain se mit à en frapper Tord-Chênes tant et si fort que le malheureux cuisinier resta étendu sans connaissance et ne put appeler ses compagnons à l’heure de midi.
Vers deux heures, il revint à lui et sonna la cloche.
Pourquoi nous fais-tu rentrer si tard ? demanda Jean l’Ours.
— Oh; ne m’en parlez pas; il est venu un géant épouvantable qui m’a battu comme plâtre, a mangé la soupe et m’a laissé pour mort.
— S’il vient demain, je le rosserai d’importance! s’écria Meule-à-Moulin. »
Et le lendemain ce dernier resta au palais.
Le nain revint encore demander du bouillon et battit le compagnon.
A la rentrée des deux chasseurs, Meule- à-Moulin raconta que le géant était plus haut que les plus grands chênes de la forêt, et Tord-Chênes eut garde de le démentir.
Ce sera à moi de donner une leçon à ce géant, dit Jean l’Ours.
Mais je lui en promets une dure, croyez-moi! »
Les deux compagnons sourirent dans leur barbe.
Le jour suivant, Jean l’Ours était à faire la soupe quand le nain se présenta.
« Que veux-tu ? demanda l’homme fort.
— Je veux de ce bon bouillon.
— Approche, alors. »
Le nain s’avança et Jean l’Ours saisissant sa bonne grosse canne de dix mille livres en asséna quelques coups vigoureux au pauvre nain qui demandait grâce de la façon la plus triste et la plus dolente.
Ne me tue pas, criait-il, et je t’indiquerai un grand secret.
— Voyons, quel est-il ?
— Ce château est enchanté. Sous la porte, est un caveau profond.
Dans ce caveau sont trois princesses qui attendent un libérateur.
Si tu les délivres, tu pourra choisir entre ces trois.
— Merci, je te laisse en paix; va-t’en, mais ne reviens plus. »
Le nain s’enfuit clopin dopant, et Jean l’Ours put avertir ses compagnons en sonnant la cloche du château.
Tu n’as donc pas vu le géant? demandèrent-ils.
— Non pas le géant, mais le nain. Je l’ai battu si fort que pour obtenir sa grâce, il m’a confié un secret important.
— Quel est-il? »
Jean l’Ours dit à ses compagnons ce qu’il avait appris, et tous trois se décidèrent à pénétrer dans le caveau. Mais qui descendrait le premier?
« Ce sera moi, dit Tord- Chênes. »
Un gros câble était dans un coin; Tord-Chênes s’attacha les aisselles et ses compagnons le descendirent.
Mais au bout d’un instant, il s’écria effrayé :
Remontez-moi, je n’en puis plus! »
On le remonta et Meule-à-Moulin, ayant pris sa place, descendit un peu plus bas et demanda qu’on le retirât du caveau.
Alors, ce sera moi qui descendrai ! dit Jean l’Ours. »
Et il s’attacha à la corde et se laissa aller.
À la fin, il toucha terre et se trouva dans un grand pays totalement inconnu.
Une vieille femme était là à filer.
Que viens-tu faire ici ? demanda-t-elle.
— Ma bonne mère, mon but est de délivrer les trois princesses enchantées qu’on m’a dit se trouver en cet endroit.
— Tu es bien hardi, par ma foi. Tu vois ce grand tas d’ossements : ce sont les restes des chevaliers qui avant toi ont tenté pareille aventure et qui ont péri sans réussir.
— Cela m’importe peu; je ne crains rien.
— Alors, bonne chance! Voici le chemin qui mène au palais enchanté. Tu vas avoir à te mesurer avec les monstres les plus terribles. »
Jean l’Ours quitta la vieille et suivit le chemin indiqué.
Il arriva au bord d’une large rivière sur laquelle une simple planche était jetée.
Au bout était un énorme dragon dont la gueule lançait du soufre et du feu.
L’homme fort marcha contre lui et d’un coup de sa canne lui cassa l’échine.
Un peu plus loin était un autre dragon, mais cette fois il avait sept têtes.
Jean l’Ours se précipita sur le monstre, lui creva les yeux et le tua.
Le père de ce monstre accourut derrière l’homme, l’enlaça dans les replis de sa queue et s’éleva dans l’air avec lui.
Jean l’Ours réussit à tirer son couteau, à l’ouvrir et à couper d’un coup la queue
du dragon qui se laissa choir sur le sol.
Dans sa chute, il se brisa contre un rocher; et Jean l’Ours put pénétrer dans un charmant pavillon où il trouva endormie la princesse à la Pomme-d’Or.
Jean lui toucha la main et elle se réveilla.
« Oh, merci! s’exclama la jeune fille. Vous m’avez délivrée du méchant génie qui me retenait prisonnière. Mais, ami, sauvez mes sœurs, enfermées comme moi dans les deux pavillons voisins. »
Le libérateur eut bientôt fait de délivrer la princesse à la Pomme-d’ Argent et la princesse à la Pomme-de-Cuivre.
Puis tous quatre se dirigèrent vers l’entrée du souterrain.
La vieille femme n’en revenait pas de voir le jeune homme vainqueur des dragons.
« Oh! là-haut! cria Jean l’Ours.
— Voici ! répondirent les deux compagnons. »
Ils descendirent le câble et lorsque la princesse à la Pomme- de- Cuivre y fut attachée, ils le tirèrent à eux.
La charmante jeune fille! s’exclamèrent-ils.
Elle sera à moi,… à moi,… non à moi !… »
La dispute allait grandissant lorsqu’ils entendirent :
« Oh! là-haut! le câble! »
La corde remonta Pomme-d’Argent.
Nouvelle discussion.
Pomme-de-Cuivre sera à toi, mais Pomme- d’Argent m’appartiendra.
— Attendons, s’il n’y en a pas une troisième. »
Pomme-d’Or fut ramenée à la surface.
Au lieu de nous disputer maintenant, assommons notre compagnon, les trois femmes seront à nous ! » se dirent-ils.
Lorsque Jean l’Ours arriva près de l’orifice, les compagnons coupèrent la corde et le malheureux roula au fond du gouffre.
Il était tout meurtri de sa chute et serait sans doute mort, si la vieille n’était venue à son secours et ne l’avait frotté d’un onguent merveilleux qui, sur l’heure, lui rendit toute sa vigueur.
Peu après, un petit nain passa près de Jean l’Ours et lui dit :
Nous dînerons aujourd’hui de ta cervelle!
— Attends, vilain nain, attends ! » répondit Jean qui se mit à le frapper et à le poursuivre jusqu’au-près d’un grand palais.
Le nain se réfugia dans la chatière et l’homme ayant enfoncé la porte du
château se trouva en face d’un grand géant.
« Ah! je t’y prends! cria le géant. Je vais ne faire de toi qu’une bouchée ! »
Et il prit le jeune homme dans ses bras, dans l’intention de l’étouffer et de le manger ensuite.
Jean, qui s’y attendait, leva sa lourde canne, la plongea dans les yeux du géant et n’eut pas de peine à le tuer.
Jean l’Ours se mourait de faim lorsqu’il trouva deux jeunes filles qui se baignaient dans une salle du palais.
Il leur dit qu’il n’avait pas mangé depuis deux jours, et elles s’empressèrent de lui
donner à manger et de lui remplir les poches de provisions.
Mais comment sortir de ce palais enchanté et remonter à la surface de la terre ? Jean
n’en savait trop rien, lorsqu’il rencontra une vieile femme assise sur une grosse pierre.
« La charité, s’il vous plaît ! dit-elle.
— Tenez, bonne femme; voici des provisions de toutes sortes. Régalez-vous.
— Tu as bon cœur, mon fils. Prends cette clef d’or : les portes, les murs et les montagnes s’ouvrent devant elle.
— Merci, merci; je vais en profiter pour sortir d’ici. »
Il n’eut qu’à toucher la muraille du palais pour voir s’ouvrir devant lui un sentier qui le conduisit d’abord dehors et ensuite à la ville voisine.
Tout le monde y était en fête, car on célébrait le jour même le mariage de Pomme-dOr et de Pomme-d’Argent avec Tord- Chênes et Meule-à- Moulin qui avaient dit les avoir délivrées du château merveilleux où le Génie les tenait enfermées.
Jean l’Ours pénétra dans la salle du festin et fut aperçu de la princesse à la Pomme-d’Or qui l’aimait beaucoup.
Mon père, s’écria-t-elle, je ne veux pas de mon fiancé. Que Pomme-de Cuivre se marie avec lui et j’épouserai le nouveau venu !
— Tu n’y songes pas, ma fille? dit le roi.
— Si, si; je le veux. »
Tord-Chênes et Meule-à-Moulin n’osèrent rien dire, et les trois mariages se firent à la fois.
Mais la nuit venue, les deux compagnons coururent trouver une sorcière et lui demandèrent le moyen de se débarrasser de Jean l’Ours et de Pomme-d’Or.
La mégère leur donna une certaine poudre et leur dit de la faire aspirer à ceux dont ils voulaient se débarrasser.
Ce qu’ils firent pendant le sommeil des nouveaux mariés.
Aussitôt deux serviteurs du Génie à la Barbe Noire accoururent et enlevèrent Jean l’Ours et sa femme dans le château de leur maître.
Le Génie fît prendre un grand sac de fourmis et y fit placer ses prisonniers.
Jean l’Ours ne tarda pas à se réveiller en sentant les piqûres des insectes.
Vite, il prit sa clef d’or et en toucha le sac qui s’ouvrit.
Jean et Pomme-d’Or s’enfuirent dans la forêt voisine où ils restèrent cachés deux jours.
Ils allaient en sortir quand ils entendirent des cris épouvantables.
Ils coururent de ce côté et trouvèrent les deux compagnons suspendus par
les cheveux aux branches d’un grand chêne.
Grâce! grâce! criaient-ils. Nous avons bien mérité ce châtiment. Mais grâce! grâce!
— Comment se fait- il que vous soyez ici? demanda Jean l’Ours.
— Le Génie de la Pomme-d’Or, le parrain de la princesse, a appris notre méchanceté à votre égard et nous a punis ainsi.
— Attendez un instant, je vais vous délivrer. »
Jean l’Ours prit sa canne, d’un coup abattit le chêne et délivra ses compagnons.
Puis tous quatre s’enfuirent bien loin dans la crainte que le Génie à la Barbe Noire ne les poursuivît.
Ils marchaient depuis trois jours quand ils entendirent un grand bruit : c’était justement le Génie qui arrivait sur eux avec une vitesse prodigieuse.
Les trois compagnons n’eurent que le temps de se cacher dans une grotte; mais Pomme-d’Or qui était un peu à l’arrière fut aperçue par le Génie et emportée par lui.
« Ah! ah! tu pensais m’échapper ainsi! Demain je te ferai couper la tête, je le jure! »
En effet, le lendemain on dressa l’échafaud pour couper la tête de la jeune fille.
Heureusement qu’au moment où l’un des serviteurs du Génie à la Barbe Noire allait lever son sabre, la princesse eut ridée de mordre dans la pomme d’or que toujours elle tenait à la main.
A l’instant, le Génie de la Pomme d’Or parut sur l’échafaud et, prenant le sabre des mains du bourreau, trancha d’un seul coup la tête du méchant Génie à la Barbe Noire.
Puis il emmena la princesse sa filleule avec lui et lui demanda le récit de ses aventures.
Lorsqu’il eut appris que Jean l’Ours devait être avec les deux compagnons dans un pays éloigné, il envoya à leur recherche quelques-uns des génies auxquels il commandait, mais aucun ne put les retrouver.
La princesse se désolant toujours, le Génie appela tous les oiseaux du ciel et leur demanda si aucun d’eux n’avait vu trois voyageurs dont il donna le signalement.
Tous avaient répondu non, quand un vieil aigle arriva tout essoufflé.
Pourquoi arrives-tu si tard ? demanda le Génie.
— Ah! ne m’en parlez pas! J’étais occupé dans un pays fort lointain à regarder trois aventuriers qui allaient de caverne en caverne et de forêt en forêt chercher quelque chose qu’ils ne pouvaient point trouver….
— Ce sont justement les trois personnes que nous désirons retrouver. Retourne les chercher et amène-les nous. »
L’aigle reprit son vol et quelques jours après ramena les trois compagnons dans le château du Génie à la Pomme d’Or.
Une semaine plus tard, Jean l’Ours, Tord-Chênes et Meule-à-Moulin étaient reçus dans la ville au milieu de la joie la plus vive, et les fêtes du mariage se continuèrent comme si rien ne s’était passé dans l’intervalle.
(Conte des environs d’Arles [ Provence ] , conté par M. Mareux, en 1883.)

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