Contes Français
Les Contes et Chansons Populaires Recueillis par E. Henry Carnoy
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Les rusés Voleurs
(Normandie)

Trois voleurs rencontrèrent un jour un paysan, qui monté sur son âne conduisait à la ville une chèvre superbe ornée d’un collier à grelots.
« La belle chèvre! dit le premier voleur.
— Le bel âne ! ajouta le second.
— Quelle jolie blouse neuve a ce rustre ! termina le troisième.
— Si nous réussissions à enlever la chèvre, l’âne et les habits du paysan, nous pourrions nous dire rusés.
— Je me charge de la chèvre, si vous vous chargez de l’âne et de la blouse ! proposa le premier voleur.
— Et moi de l’âne !
— Et moi de la blouse puisque vous me laissez le plus difficile.
Commence, Jeannot, par prendre la chèvre. »
Les deux larrons entrèrent sous bois et doucement Jeannot suivit le paysan.
L’homme chantait gaiement ne pensant jamais qu’on pût lui enlever sa chèvre.
Le voleur caressa l’animal, coupa son lien, enleva les grelots et les mit à la queue de l’âne.
Puis il emmena la chèvre et l’attacha dans la forêt, tandis que l’âne faisait tinter la sonnette.
A la fin, le paysan se retournant s’aperçut avec stupéfaction que sa chèvre était partie.
Ah! jour de Dieu, s’écria-t-il, qu’est-elle devenue?
Sans doute elle a rongé son lien et elle s’est arrêtée en chemin. »
L’homme mit pied à terre, laissa là son âne à brouter les chardons et retourna sur ses pas.
Mais de chèvre il ne trouva point, et quand il revint, l’âne avait été volé à son tour.
Comme il se lamentait, le troisième voleur passant près de lui, lui demanda ce qu’il avait tant à se plaindre et à gémir.
« Ce que j’ai? Mais c’est que j’avais une chèvre superbe et l’âne le plus beau du canton, et que je viens de les perdre sur cette route maudite.
— Ah! vraiment ! Je viens de voir tomber un âne dans un puits, sans doute que c’est le vôtre et qu’il sera allé rejoindre la chèvre.
— Où est ce puits que j’y coure!
— Là tout auprès; suivez-moi. »
On arriva auprès du puits.
Ecoutez, dit le voleur; entendez-vous votre âne
Hé, Jean ! Jean !
— Han! Han! faisait l’écho dans le puits.
— Pour Dieu, oui, c’est mon âne. Aidez– moi à descendre et à l’aller chercher.
— Avec plaisir, mais auparavant enlevez vos habits car vous les mouilleriez. Nous sommes seuls et on ne vous verra point.
— Vous avez encore raison. Ah ! que je suis heureux d’avoir tombé sur vous! »
Le paysan se déshabilla et le voleur le descendit dans le puits, puis il alla rejoindre ses deux compagnons emportant avec lui la blouse, le pantalon, la chemise et les souliers du naïf villageois.
On juge si les trots larrons se réjouirent de leur ruse, et si le paysan était en piteux état quand des bûcherons le retirèrent du puits!
Conté en 1883, par M. Charles Garnier, aux environs de Rouen .
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