Contes Français
Les Contes et Chansons Populaires Recueillis par E. Henry Carnoy
| Télécharger PDF |
Littérature française – Livres pour enfants – Tous nos contes francais – Contes Populaire Français
< < <
> > >
Les trois Chars
(Canada)

Autrefois vivait un puissant roi qui avait trois enfants, tous garçons. Se voyant devenir vieux et pensant bientôt mourir, le roi appela ses trois fils et leur parla ainsi:
Mes enfants, je sens qu’il me reste bien peu de temps à passer au milieu de vous.
Avant de mourir, je voudrais donner ma couronne à l’un de vous. Mais lequel choisir? Comme vous la méritez tous les trois, je la donnerai à celui qui me rapportera ici même dans un an et un jour le char le plus merveilleux qu’il puisse se trouver.
Prenez un cheval et de l’argent, et partez, »
Les trois frères quittèrent bientôt la ville et se séparèrent prenant trois chemins différents.
Robert, l’aîné, voyagea longtemps, longtemps, ne s’arrêtant aux auberges que pour s’y reposer.
Enfin, il arriva dans un désert inconnu et y rencontra une vieille mendiante toute couverte de haillons.
« Où allez-vous, mon prince? demanda- t-elle.
— Cela ne te regarde pas; mêle-toi donc de tes affaires et laisse-moi tranquille.
— Vous n’êtes pas gentil, beau prince; mais je vous l’assure, vous vous repentirez bientôt de votre grossièreté !
La vieille s’éloigna laissant le prince à ses réflexions.
Robert eut beau voyager de village en village, de ville en ville, de pays en pays, il ne put trouver d’autre char que celui que lui vendit un paysan moyennant quelques écus.
On juge s’il revint dépité au château de son père.
Richafd, le deuxième, rencontra la même mendiante au bord de la mer.
Où allez-vous mon prince? demanda-t-elle.
— Est-ce que je te demande où tu vas, vieille sorcière de l’enfer? Crois-tu donc que j’aie à te faire part de mes secrets ?
— Ne vous mettez point en colère, mon prince !
Je sais bien que vous allez à la recherche d’un char magnifique. Mais soyez certain que vous ne le trouverez point. »
Le prince allait répondre, mais la fée avait disparu.
Comme son frère, Richard ne put trouver d’autre char qu’une vieille voiture vermoulue que lui vendit un charron moyennant quelques pisioles.”
« Ce n’est pas ce char qui me fera donner la couronne, pensa-t-il en revenant. J’aurais dû être moins grossier avec la mendiante qui certainement est une fée ! »
Jeannot, le cadet, s’en alla à petites journées, s’arrêta nt de ci de là, au gré de son caprice et demandant partout si l’on ne connaissait point un char magnifique qui fût à vendre.
Comme il arrivait au bord d’un grand fleuve qu’il ne savait comment passer, la mendiante parut près de lui.
«Bonjour, mon prince; vous voilà bien embarrassé; où allez-vous donc ainsi?
— Bonjour, ma bonne femme; vous avez bien raison, je ne sais comment traverser le fleuve; et quant au pays où je m’en vais, je n’en sais trop rien ; je suis à la recherche du plus beau char qu’il soit possible de rêver et je ne sais où le rencontrer,
— C’est bien, mon ami, tu es un brave jeune homme et tu ne dédaignes pas de parler à une vieille mendiante comme moi. Comme je suis fée, ie veux te récompenser ainsi que tu le mérites. »
La mendiante disparut et se changea en une charmante jeune fille. Puis prenant sa baguette, elle en frappa le soi, et un char magnifique en sortit. Des chevaux ailés, rapides comme le vent, conduits par des lutins beaux à ravir, vinrent d’eux-mêmes s’atteler à la voiture, et le plus gracieusement du monde, la fée ouvrit la portière et invita le jeune homme à monter dans le char ; puis elle vint s’asseoir auprès de hui, et, sur son ordre, la voiture partit pour la capitale du royaume.
Les trois princes arrivèrent, au terme fixé, dans la grande cour du palais où le roi se tenait assis sur son trône.
« Eh bien ! mes enfants, avez vous rapporté de beaux chars?
— Voici le mien, dit l’aîné; il n’est pas fort joli, mais c’est tout ce que j’ai pu trouver.
— Le mien ne vaut guère davantage, dit piteusement le second ; cependant je le préfère au premier.
— Et toi, Jeannot, ou se trouve donc ton char?
— Il est à la porte du château à attendre. Je vais le faire venir sur l’heure. »
A l’instant, les portes s’ouvrirent avec fracas et le superbe équipage fit son entrée dans la grande cour. Le roi était émerveillé, et sa surprise n’eut plus de bornes quand il vit la fée descendre de voiture.
Avancez, ma belle dame, et faites -moi la faveur de devenir ma belle-fille.
— C’est ce que j’allais vous demander ! répondit la jeune fille. »
— La noce fut célébrée avec le plus grand éclat et le prince Jeannot fut proclamé roi à la grande satisfaction de tout le peuple.
Seuls, ses deux frères enviaient son bonheur. Ils essayèrent de l’empoisonner, mais ils furent surpris au moment où ils versaient le breuvage dans la coupe de leur
frère, et quelques jours après on les pendit.
(Conté en 1883 par M. Georges Charpentier, qui le tient d’un jeune Canadien de ses amis.)

Littérature française – Livres pour enfants – Tous nos contes francais – Contes Populaire Français
< < <
> > >
| If you liked this site, subscribe , put likes, write comments! Share on social networks |
© 2023 Akirill.com – All Rights Reserved
