Premières Poésies
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À quoi rêvent les jeunes filles
Acte premier
Scène III
***
Le jardin du duc.
NINON, NINETTE, dans deux bosquets séparés.
Ninon.
Cette voix retentit encore à mon oreille.
Ninette.
Ce baiser singulier me fait encor frémir.
Ninon.
Nous verrons cette nuit ; il faudra que je veille.
Ninette.
Cette nuit, cette nuit, je ne veux pas dormir.
Ninon.
Toi dont la voix est douce, et douce la parole,
Chanteur mystérieux, reviendras-tu me voir ?
Ou, comme en soupirant l’hirondelle s’envole,
Mon bonheur fuira-t-il, n’ayant duré qu’un soir ?
Ninette.
Audacieux fantôme à la forme voilée,
Les ombrages ce soir seront-ils sans danger ?
Te reverrai-je encor dans cette sombre allée,
Ou disparaîtras-tu comme un chamois léger ?
Ninon.
L’eau, la terre et les vents, tout s’emplit d’harmonies.
Un jeune rossignol chante au fond de mon cœur.
J’entends sous les roseaux murmurer des génies…
Ai-je de nouveaux sens inconnus à ma sœur ?
Ninette.
Pourquoi ne puis-je voir sans plaisir et sans peine
Les baisers du zéphyr trembler sur la fontaine,
Et l’ombre des tilleuls passer sur mes bras nus ?
Ma sœur est une enfant, — et je ne le suis plus.
Ninon.
Ô fleurs des nuits d’été, magnifique nature !
Ô plantes ! ô rameaux, l’un dans l’autre enlacés !
Ninette.
Ô feuilles des palmiers, reines de la verdure,
Qui versez vos amours dans les vents embrasés !
Silvio, entrant.
Mon cœur hésite encor ; — toutes les deux si belles !
Si conformes en tout, si saintement jumelles !
Deux corps si transparents attachés par le cœur !
On dirait que l’aînée est l’étui de sa sœur.
Pâles toutes les deux, toutes les deux craintives,
Frêles comme un roseau, blondes comme les blés ;
Prêtes à tressaillir, comme deux sensitives,
Au toucher de la main. — Tous mes sens sont troublés.
Je n’ai pu leur parler, — j’agissais dans la fièvre ;
Mon âme à chaque mot arrivait sur ma lèvre.
Mais elles, quel bon goût ! quelle simplicité !
Hélas ! je sors d’hier de l’université.
(Entrent Laërte, et Irus un cigare à la bouche.)
Laërte.
Eh bien ! notre convive, où ces dames sont-elles ?
Irus.
Quoi ! vous sortez de table, et vous ne fumez pas ?
Silvio, embrassant Laërte.
Ô mon père ! ô mon duc ! Je ne puis faire un pas.
Tout mon être est brisé.
(Ninon et Ninette paraissent.)
Irus.
Voilà ces demoiselles.
Ninon, ma barbe est fraîche, et je vais t’embrasser.
(Ninon se sauve. — Irus court après elle.)
Laërte.
Ne sauriez-vous Irus, dîner sans vous griser ?
(Ils sortent en se promenant.)
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