Premières Poésies
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À quoi rêvent les jeunes filles
Acte Second
Scène V
***
Le jardin.
Laërte, seul.
Mon Dieu ! tu m’as béni. — Tu m’as donné deux filles.
Autour de mon trésor je n’ai jamais veillé.
Tu me l’avais donné, je te l’ai confié.
Je ne suis point venu sur les barreaux des grilles
Briser les ailes d’or de leur virginité.
J’ai laissé dans leur sein fleurir ta volonté.
La vigilance humaine est une triste affaire.
C’est la tienne, ô mon Dieu ! qui n’a jamais dormi.
Mes enfants sont à toi, je leur savais un père,
J’ai voulu seulement leur donner un ami.
— Tu les as vu grandir. — Tu les as faites belles.
De leurs bras enfantins, comme deux sœurs fidèles,
Elles ont entouré leur frère à cheveux blancs.
Aux forces du vieillard leur sève s’est unie ;
Ces deux fardeaux si doux suspendus à sa vie
Le font vers son tombeau marcher à pas plus lents.
— La nature aujourd’hui leur ouvre son mystère.
Ces beaux fruits en tombant vont perdre la poussière
Qui dorait au soleil leur contour velouté.
L’amour va déflorer leurs tiges chancelantes.
Je te livre, ô mon Dieu ! ces deux herbes tremblantes.
Donne-leur le bonheur, si je l’ai mérité.
(On entend deux coups de pistolet.)
Qui se bat par ici ? Quel est donc ce tapage ?
(Irus entre, la tête enveloppée de son mouchoir, Spadille portant son chapeau et Quinola sa perruque.)
Que diantre faites-vous dans ce sot équipage,
Mon neveu ?
Irus.
Je suis mort. Il vient de me viser.
Laerte.
Il était bien matin, Irus, pour vous griser.
Irus.
Regardez mon chapeau, vous y verrez sa balle.
Laërte.
Alors votre chapeau se meurt, mais non pas vous.
(Entrent Ninon et Ninette, toutes deux vêtues en religieuses.)
Que nous veut à présent cet habit de vestale ?
Sommes-nous par hasard à l’hôpital des fous ?
Ninon.
Mon père, permettez à deux infortunées
D’aller finir leurs jours dans le fond d’un couvent.
Laërte.
Ah ! voilà ce matin par où souffle le vent ?
Ninette.
Mon père et mon seigneur, vos filles sont damnées,
Elles n’auront jamais que leur Dieu pour époux.
Laërte.
Voyez, mon cher Irus, jusqu’où va votre empire.
On prend toujours le mal pour éviter le pire.
Mes filles aiment mieux épouser Dieu que vous.
Levez-vous, mes enfants ; — je suis ravi, du reste,
De voir que vous aimez Silvio toutes les deux.
Rentrez chez moi. — Ce jour doit être un jour heureux.
Et vous, mon cher garçon, allez changer de veste.
Irus.
Ai-je du sang sur moi ? Mon oreille me cuit.
Spadille.
Oui, monsieur.
Quinola.
Non, monsieur.
Irus.
Je me suis bien conduit.
(Exeunt.)
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