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Poème: “Je payai le pêcheur qui passa son chemin” de Victor Hugo

LES CONTEMPLATIONS – AUJOURD’HUI – 1843-1855

LIVRE CINQUIÈME – EN MARCHE

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< < < A Paul M.
Pasteurs et troupeaux  > > >


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Je payai le pêcheur qui passa son chemin,
Et je pris cette bête horrible dans ma main ;
C’était un être obscur comme l’onde en apporte,
Qui, plus grand, serait hydre, et, plus petit, cloporte ;
Sans forme comme l’ombre, et, comme Dieu, sans nom.
Il ouvrait une bouche affreuse ; un noir moignon
Sortait de son écaille ; il tâchait de me mordre ;
Dieu, dans l’immensité formidable de l’ordre,
Donne une place sombre à ces spectres hideux.
Il tâchait de me mordre, et nous luttions tous deux ;
Ses dents cherchaient mes doigts qu’effrayait leur approche ;
L’homme qui me l’avait vendu tourna la roche ;
Comme il disparaissait, le crabe me mordit ;
Je lui dis : Vis ! et sois béni, pauvre maudit !
Et je le rejetai dans la vague profonde,
Afin qu’il allât dire à l’océan qui gronde,
Et qui sert au soleil de vase baptismal,
Que l’homme rend le bien au monstre pour le mal.

Jersey, grève d’Azette, juillet 1855.



< < < A Paul M.
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