Dernière Gerbe
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Littérature française – Livres bilingues – Contes de fées et Livres d’enfants – Poésie Française – Victor Hugo – Poèmes de Victor Hugo
< < < Dans les leçons qu’il donne aux esprits
Est-ce que par hasard le monde > > >
Réponse a l’objection: Mal
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…………………………………….
– Ah ! puisque c’est ainsi, je ne veux pas de Dieu !
Je ne veux pas de Dieu ! – Voilà ton cri morose.
Ayant trouvé le mal au bout de toute chose,
Ayant, trouvé le fond amer, -l’homme manqué
Par l’incompréhensible et fatal ananké,
Tu dis : – Je hais le dieu, si c’est cela le monde !
Pour juger l’ouvrier, sur son oeuvre on se fonde ;
Or l’ouvrage est mauvais, donc l’auteur est méchant,
Et je hais ce Dieu ! – Puis, un remords te touchant,
Tu dis : – Mais j’ai peut-être erré ; l’ombre est profonde ;
Peut-être n’est-ce pas dans Dieu que va ma sonde ;
Peut-être, ô vain chercheur, Dieu m’a-t-il échappé ;
Si je m’étais trompé ?
Tu ne t’es pas trompé.
Ta sonde est bien tombée à l’abîme suprême ;
Oui, tu viens de jeter ton esprit dans-Dieu même;
Oui, c’est ce précipice énorme de rayons,
C’est Dieu.
Jette une éponge à l’Océan, voyons ;
Reprends-la. Qu’as-tu ? Rien. Un verre d’eau salée.
Quant à la mer, profonde et terrible mêlée,
Quant à l’immensité des écumes, des bruits,
Des flots, incessamment détruits et reconstruits,
Quant au chaos dés chocs, des trombes,. des tempêtes,
Dont l’ouragan hagard sonne les sombres fêtes,
Plein de’ monstres sans nom qui rôdent engloutis,
Cachant des oasis et des O-Taïtis
Où des idylles vont et viennent toutes nues ;
Quant à cette tourmente insondable de nues,
D’ondes, d’écueils, d’azur flottant, d’azur qui luit ;
Quant à ce gouffre où naît le matin, où la nuit
Trempe sa robe d’ombre et son manteau d’étoiles ;
Quant à ce rendez-vous des- souffles et des voiles ;
Quant à cet infini, noir, fauve, éblouissant,
Crois-tu que tu le tiens dans ta main ? A présent
S’il te plaît de porter à ta bouche ce verre,
S’il te plaît de tremper ta lèvre à l’eau sévère,
Et si ton estomac frémit en la buvant,
Si ton viscère abject-se soulève, trouvant
Une saveur amère à la chose sublime,
Est-ce que tu diras qu’ayant goûté l’abîme; ’
Tu viens, toi qui ne vis que si bas et si peu,
De revomir la mer et de recracher Dieu ?

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Est-ce que par hasard le monde > > >
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