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Le Cuisinier d’un grand homme” de Gérard de Nerval

Élégies nationales et Satires politiques

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Le Cuisinier d’un grand homme (1826) (Scène PremièreScène IIScène IIIScène IVScène VScène VIScène VII


Scène IV

***

M. DENTSCOURT, SON FRÈRE.

M. DENTSCOURT.

Mon triomphe s’apprête, et ma gloire s’achève :
On verra si nos plans ne sont point un vain rêve.
Le projet cependant était audacieux ;
Le sort en a trahi de moins ambitieux ;
La roche Tarpéienne…

LE CADET.

Est près du Capitole.

M. DENTSCOURT.

Mais, si l’on tombe aussi… c’est du ciel !

LE CADET.

Ça console.

M. DENTSCOURT.

Ah bah ! ne craignons rien, nous sommes dans le port !
(Il rêve un moment.)
Écoute, mon cadet ; je veux te faire un sort ;
Car, quoique parvenu, je suis encor bon frère ;
Je te reçois ici… comme surnuméraire.

LE CADET.

Où cela conduit-il ?

M. DENTSCOURT.

À de bons résultats :
C’est comme qui dirait cadet dans les soldats.

LE CADET.

Il n’en existe plus.

M. DENTSCOURT.

Nous en verrons encore.
Les aînés n’étaient plus : Monseigneur les restaure.
Ah ! messieurs les cadets, tremblez, vous n’aurez rien !
Mais plutôt, soyez gais, car c’est pour votre bien ;
Le monde a, voyez-vous, un attrait bien perfide ;
Mais la religion vous prend sous son égide.
Vous avez faim ? L’église engraisse ses enfans.
Vous n’avez point d’asile ? Allez dans les couvens ;
C’est là que vous pourrez mener vie agréable,
Prier le ciel pour nous qui nous donnons au diable…

LE CADET.

Comment, mon frère aîné ? voici bien du nouveau !

M. DENTSCOURT.

Oui, pourquoi t’étonner d’un projet aussi beau ?
Il prendra : tu verras si ma nouvelle est fausse ;
Monseigneur l’a fait cuire, et j’en ai fait la sauce ;
Le dîner, qu’aux ventrus nous offrons aujourd’hui
À notre noble cause assure leur appui :
Oh ! nous avons compris les besoins de l’époque !

LE CADET.

On rira, c’est absurde.

M. DENTSCOURT.

Ah ! parbleu ! qu’on s’en moque…
Que nous importe, à nous ? Les rieurs pleureront :
Comme a dit Mazarin : Ils chantent, ils pairont !



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