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Poème: “Ballade LVII” de Charles d’Orléans

Poésies complètes, Flammarion, 1915

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Ballades I à LXXI

Ballade LVII

***

     Las ! Mort qui t’a fait si hardie,
De prendre la noble Princesse
Qui estoit mon confort, ma vie,
Mon bien, mon plaisir, ma richesse !
Puis que tu as prins ma maistresse,
Prens moy aussi son serviteur,
Car j’ayme mieulx prouchainement
Mourir que languir en tourment.
En paine, soussi et doleur
     Las ! de tous biens estoit garnie
Et en droite fleur de jeunesse !
Je pry à Dieu qu’il te maudie,
Faulse Mort, plaine de rudesse !
Se prise l’eusses en vieillesse,
Ce ne fust pas si grant rigueur ;
Mais prise l’as hastivement,
Et m’as laissié piteusement
En paine, soussi et doleur.
     Las ! je suis seul, sans compaignie !
Adieu ma Dame, ma liesse !
Or est nostre amour departie.
Non pour tant, je vous fais promesse
Que de prieres, à largesse,
Morte vous serviray de cueur,
Sans oublier aucunement ;
Et vous regretteray souvent
En paine, soussi et doleur.

ENVOI

     Dieu, sur tout souverain Seigneur,
Ordonnez, par grâce et doulceur.
De l’ame d’elle, tellement
Qu’elle ne soit pas longuement
En paine, soussi et doleur.



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