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Poème: “Ballade XVIII” de Charles d’Orléans

Poésies complètes, Flammarion, 1915

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Ballades I à LXXI

Ballade XVIII

***

     Quant je party derrainement
De ma souveraine sans per,
Que Dieu gard et lui doint briefment
Joye de son loyal penser.
Mon cueur lui laissay emporter.
Oncques puis ne le peuz ravoir,
Si m’esmerveille, main et soir,
Comment j’ai vesqu tant de jours
Depuis sans cueur ; mais pour tout voir,
Ce n’est que miracle d’Amours,
     Qui est cellui qui longuement
Peut vivre sans cueur, ou durer
Comme j’ay fait en grief tourment ?
Certes nul, je m’en puis vanter.
Mais Amours ont voulu monstrer
En ce leur gracieux povoir,
Pour donner aux amans vouloir
D’eulx fier en leur doulx secours ;
Car bien pevent appercevoir
Ce n’est que miracle d’Amours.
     Quant Pitié vit que franchement
Voulu mon cueur abandonner
Envers ma Dame, tellement
Traitta que lui fist me laissier
Son cueur, me chargeant le garder,
Dont j’ay fait mon loyal devoir,
Maugré Dangier qui recevoir
M’a fait chascun jour de telz tours
Que sans mort en ce point manoir
Ce n’est que miracle d’Amours.



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