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Littérature française – Livres bilingues – Contes de fées et Livres d’enfants – Poésie Française – Antoinette Des Houlières – Poèmes dAntoinette Des Houlières
< < < Stance
À Madame *** > > >
Caprice
***
Vers le bord d’un ruisseau dont l’onde vive et pure
Des arbres d’alentour entretient la verdure,
Iris, dont les chansons, Iris, dont les appas
Ont fait voler le nom de contrée en contrée,
D’un profond ennui pénétrée,
Conduisait lentement ses pas.
Ni le naissant émail d’une jeune prairie,
Ni le doux murmure des eaux,
Ni le tendre chant des oiseaux,
Ne dissipaient sa rêverie.
Enfin, s’écria-t-elle, Amour,
Tu ne fais plus couler mes larmes.
Je ne soupire plus, je ne sens plus d’alarmes ;
Tranquillité, vous êtes de retour.
Mais que dans ce bonheur je trouve peu de charmes,
En perdant mes transports, mes craintes, mes désirs !
Hélas ! que j’ai perdu de biens et de plaisirs !
Al ! le repos n’est pas aussi doux qu’on le pense ;
Rien dans ce triste état n’occupe ni ne plaît ;
On fait tout avec nonchalance :
L’Amour vaut cent fois mieux, tout dangereux qu’il est.
À d’agréables maux son caprice nous livre ;
On n’a point avec lui d’inutiles momens ;
Tout est plaisir pour les amans.
À sa tendresse, hélas ! pourquoi faut-il survivre !
Peut-on s’accoutumer à ne sentir plus rien ?
Et pour les cœurs enfin le calme est-il un bien ?
Non, non, Reviens, Amour, chasse par ta présence
Cet ennuyeux loisir qui suit l’indifférence ;
Rassemble tous tes feux pour rallumer le mien.
Hélas ! tu ne viens point ; vainement je t’appelle.
Que mon aventure est cruelle !
Malgré moi tu sus m’enflammer,
Et quand je veux que mon feu renouvelle,
Tu ne veux pas le rallumer.
Que t’aurait-il coûté de me soumettre encore ?
Pourquoi refuses-tu mes vœux ?
Tes plaisirs ne sont point le secours que j’implore.
Je ne demande pas de ces destins heureux
Que l’on désire tant, que tu fais quand tu veux,
À toutes tes rigueurs je suis accoutumée.
La haine de l’ingrat qui m’avait su charmer
Me défend de prétendre au plaisir d’être aimée ;
Je ne veux que celui d’aimer.
Qu’à s’alarmer, hélas ! mon esprit est facile !
Qu’est-ce qui me fait voir que mes fers sont rompus ?
Qui m’a dit que je suis tranquille ?
Souhaiter de l’amour, est-ce n’en avoir plus ?
Que de confus transports, et quelle incertitude !
Mais mon destin n’est plus douteux :
Je vois ce beau berger, ce berger orgueilleux
Pour qui seul j’ai senti tout ce qu’a de plus rude
Un amour tendre et malheureux.
Ah ! je sens renaître à sa vue
Ces tourmens qui faisaient mes plus ardens souhaits.
Le trouble se répand dans mon âme éperdue ;
Je te rends grâce, Amour, j’aime plus que jamais.
< < < Stance
À Madame *** > > >

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