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Poème: “Colloque nuptial” de Gustave Kahn

Domaine de fée (1895)

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Colloque nuptial

***

Ce n’est au décor d’or du tabernacle,
ce n’est à la salle brune décorée de hanaps,
ce n’est aux quêtes de Graals,
ce n’est au saint autel ni à la sainte nappe,
c’est au bazar du beau intégral.

Il avait étalé des fleurs de soie,
des oripeaux dorés de fou de roi.
une mitre d’améthystes,
un éventail de topazes
et le vrai sourire d’Ève empreint sur des gazes.

Dans un port fortuné, sa mahonne
attendait ;
à la porte d’un obscur retrait son cheval
piaffait ;
son courrier cherchait aux montagnes,
dans des cabanes
déshéritées,
quelque antique miroir de métal.

Il lui dit : Mes aïeux
s’en sont venus de loin par des chemins obscurs,
ils allaient de ville en ville.

Ils montraient aux curieux
des verreries et des turquoises,
ils gardaient les diamants pour eux.

Au gîte pauvre, ils couronnaient
l’éternelle et mate Orientale
de diamants,
et lui chantaient en vieux rythmes d’Orient :
Je suis l’amant.

Je suis l’amant de ta beauté éternelle,
voici le sourire d’Ève
et les grâces des chevreaux sur le Carmel,
et je t’aime éternellement.

Le premier qui vêtit ma semblance
était affolé de ta face,
j’ai tenaillé les surfaces
pour y sculpter ton admirance.

Mon fils bercera ses enfances
sur la soie de mon rêve vivant
et c’est ta semblance
qu’il aimera delà les temps.

Elle lui dit :
Une voix m’a troublée quand je me suis tue,
quelqu’un parle dans le silence
et j’écoutais parfois dans le sommeil de la ville
si la vague chanson résonnerait sur le silence.

J’ai ri, car c’est la loi d’enfance,
j’ai tant ri que je suis le collier triste à ton cou,
j’ai ri sans savoir où
et parfois j’ai pleuré sur ta souffrance.

Mais c’était pour toi, parmi les songes,
comme un oubli d’accords qui s’éveille sur les harpes,
tu devais écouter bruire le silence
et chercher les lèvres de la voix.

Ce n’est ni sur le décor d’or du tabernacle,
ni dans la chanson des montagnes,
mais dans le soir d’une grande fête,
la fête du beau intégral.



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