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Poème: “Copie de la lettre de retenue” de Charles d’Orléans

Poésies complètes, Flammarion, 1915

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Copie de la lettre de retenue

***

    Dieu Cupido et Venus, la Déesse,
Ayans povoir sur Mondaine Liesse,
Salus de cueur, par nostre grant humblesse,
                       À tous amans.
Savoir faisons que le duc d’Orléans
Nommé Charles, à présent jeune d’ans,
Nous retenons pour l’un de noz servans
                        Par ces présentes ;
Et lui avons assigné sur noz rentes
Sa pension en joyeuses attentes.
Pour en joïr par noz lettres patentes
                        Tant que vouldrons ;
En espérant que nous le trouverons
Loyal vers nous, ainsi que fait avons
Ses devanciers, dont contens nous tenons
                        Tresgrandement.
Pource donnons estroit commandement
Aux officiers de nostre Parlement
Qu’ilz le traittent et aident doulcement
                        En tout affaire,
À son besoing, sans venir au contraire ;
Si chier qu’ilz ont nous obéir et plaire,
Et qu’ilz doubtent envers nous de fortaire
                        En corps et biens ;
Le soustenant, sans y espargnier riens,
Contre Dangier avecques tous les siens :
Malle Bouche, plaine de faulx maintiens,
                        Et Jalousie ;
Car chascun d’eulx de grever estudie
Les vraiz subgietz de nostre Seigneurie,
Dont il est l’un et sera à sa vie,
                        Car son serment
De nous servir devant tous ligement
Avons receu, et pour plus fermement
Nous asseurer qu’il fera loyaument
                        Entier devoir,
Avons voulu en gage recevoir
Le cueur de lui, lequel, de bon vouloir,
A tout soubzmis en noz mains et povoir ;
                        Pourquoy tenus
Sommes à lui par ce de plus en plus ;
Si ne seront pas ses biens fais perdus
Ne ses travaulx pour néant despendus ;
                        Mais pour monstrer
À toutes gens bon exemple d’amer,
Nous le voulons richement guerdonner,
Et de noz biens à largesse donner ;
                        Tesmoing nos seaulx
Cy atachiez, devant tous nos féaulx.
Gens de conseil et serviteurs loyaulx,
Venus vers nous par mandemens royaulx,
                        Pour nous servir.
Donné le jour saint Valentin martir,
En la cité de Gracieux Desir,
Où avons fait nostre conseil tenir.
Par Cupido et Venus souverains,
A ce presens plusieurs Plaisirs Mondains.



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