Akirill.com

Poème: “La Musique” de Maurice Rollinat

Les Névroses (1883)

Télécharger PDF

Littérature françaiseLivres bilinguesContes de fées et Livres d’enfantsPoésie FrançaiseMaurice RollinatPoèmes de Maurice RollinatLes Névroses (1883)
< < < À une Mystérieuse
Le Piano > > >


La Musique

***

À Frédéric Lapuchin.

 
À l’heure où l’ombre noire
Brouille et confond
La lumière et la gloire
Du ciel profond,
Sur le clavier d’ivoire
Mes doigts s’en vont.

Quand les regrets et les alarmes
Battent mon sein comme des flots,
La musique traduit mes larmes
Et répercute mes sanglots.

Elle me verse tous les baumes
Et me souffle tous les parfums ;
Elle évoque tous mes fantômes
Et tous mes souvenirs défunts.

Elle m’apaise quand je souffre,
Elle délecte ma langueur,
Et c’est en elle que j’engouffre
L’inexprimable de mon cœur.

Elle mouille comme la pluie,
Elle brûle comme le feu ;
C’est un rire, une brume enfuie
Qui s’éparpille dans le bleu.

Dans ses fouillis d’accords étranges
Tumultueux et bourdonnants,
J’entends claquer des ailes d’anges
Et des linceuls de revenants ;

Les rythmes ont avec les gammes
De mystérieux unissons ;
Toutes les notes sont des âmes,
Des paroles et des frissons.

Ô Musique, torrent du rêve,
Nectar aimé, philtre béni,
Cours, écume, bondis sans trêve
Et roule-moi dans l’infini.

À l’heure où l’ombre noire
Brouille et confond
La lumière et la gloire
Du ciel profond,
Sur le clavier d’ivoire
Mes doigts s’en vont.



< < < À une Mystérieuse
Le Piano > > >

Littérature françaiseLivres bilinguesContes de fées et Livres d’enfantsPoésie FrançaiseMaurice RollinatPoèmes de Maurice RollinatLes Névroses (1883)


Détenteurs de droits d’auteur –  Domaine public

Si vous avez aimé ce poème, abonnez-vous, mettez des likes, écrivez des commentaires!
Partager sur les réseaux sociaux

Trouvez-nous sur Facebook ou Twitter

Consultez Nos Derniers Articles

© 2024 Akirill.com – All Rights Reserved

Leave a comment