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Poème: “Les Triomphes de Louis le Juste” de Guy de Maupassant

Poésie Diverses

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< < < À Monsieur de Boisrobert, abbé de Châtillon, sur ses Épîtres
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Les Triomphes de Louis le Juste

***

CAEN.

Le château révolté donne à Caen mille alarmes ;
Mais sitôt que Louis y fait briller ses armes,
Sa présence reprend le cœur de ses guerriers ;
Et leur révolte ainsi ne semble être conçue
Que par l’ambition de jouir de sa vue,
Et de le couronner de ses premiers lauriers.

PONT-DE-CÉ.

Que sert de disputer le passage de Loire ?
Le sang sur la discorde emporte la victoire ;
Notre mauvais destin cède à son doux effort ;
Et les canons, quittants leurs usages farouches,
Ne servent plus ici que d’éclatantes bouches,
Pour rendre grâce au ciel de cet heureux accord.

LE RÉTABLISSEMENT DES ECCLÉSIASTIQUES EN BÉARN.

Sa valeur en ce lieu n’a point cherché sa gloire :
Il prend l’honneur du ciel pour but de sa victoire,
Et la religion combat l’impiété.
Il tient dessous ses pieds l’hérésie étouffée :
Les temples sont ses forts ; et son plus beau trophée
Est un présent qu’il fait à la Divinité.

SAUMUR.

En vain contre le Roi vous opposez vos armes :
Sa Majesté brillante avec de si doux charmes
Peut mettre en un moment vos desseins à l’envers.
Ne vous enquêtez pas si ses troupes sont fortes :
Encore que vos cœurs ne lui soient pas ouverts,
D’un seul trait de ses yeux il ouvrira vos portes.

LA RÉDUCTION DE SAINT-JEAN D’ANGÉLI.

Soubise, ouvre les yeux : ce foudre que tu crains
N’est plus entre ses mains ;
Sa clémence l’arrache à sa juste colère ;
Et de quoi que ton crime ose l’entretenir,
Tes soupirs ont trouvé le secret de lui plaire ;
Et quand il voit tes pleurs, il oublie à punir.

ENTRÉE DES VILLES REBELLES.

Tel entrant ce grand roi dans ses villes rebelles
De ces cœurs révoltés fait des sujets fidèles ;
Un profond repentir désarme ses rigueurs ;
Et quoique le soldat soupire après la proie,
Il l’apaise, il l’arrête, et se montre avec joie
Et père des vaincus, et maître des vainqueurs.

PUNITION DES VILLES REBELLES.

Enfin aux châtiments il se laisse forcer :
Qui pardonne aisément invite à l’offenser,
Et le trop de bonté jette une amorce au crime.
Une juste rigueur doit régner à son tour ;
Et qui veut affermir un trône légitime
Doit semer la terreur aussi bien que l’amour.

RIÉ.

Va, fier tyran des mers, mon prince te l’ordonne,
Prends toi-même le soin de conduire Bellone
Au secours du parti qu’elle veut épouser.
Calme les flots mutins, dissipe les tempêtes ;
Obéis ; et par là fais voir que tu t’apprêtes
Au joug que dans un an il le doit imposer.

LA DIGUE.

Vois Éole et Neptune à l’envi faire hommage
À ce prodigieux ouvrage,
Rochelle, et crains enfin le plus puissant des rois.
Ta fureur est bien sans seconde
De t’obstiner encore à rejeter des lois
Que reçoivent le vent et l’onde.

LA ROCHELLE.

Ici l’audace impie en son trône parut,
Ici fut l’arrogance à soi-même funeste :
Un excès de valeur brisa ce qu’elle fut ;
Un excès de clémence en sauva ce qui reste.

LE PAS DE SUZE.

L’orgueil de tant de forts sous mon roi s’humilie :
Suze ouvre enfin la porte au bonheur d’Italie,
Dont elle voit qu’il tient les intérêts si chers ;
Et pleine de l’exemple affreux de la Rochelle :
« Ouvrons à ce grand prince, ouvrons-lui tôt, dit-elle ;
Qui dompte l’Océan ne craint pas nos rochers. »

CAZAL.

Lorsque Mars se prépare à tout couvrir de morts,
Un illustre Romain étouffe ses discords
En dépit des fureurs en deux camps allumées.
En ce moment à craindre il remplit nos souhaits ;
Et se montrant tout seul plus fort que deux armées,
Dans le champ de bataille il fait naître la paix.

LA PROTECTION DE MANTOUE[.

Lorsqu’aux pieds de mon roi tu mets ton jeune prince,
Manto, tu ne vois point soupirer ta province
Dans l’attente d’un bien qu’on espère et qui fuit ;
Et de sa main à peine a-t-il tari tes larmes,
Que sa France en la tienne aussitôt met ses armes,
Que la gloire couronne, et la victoire suit.

LA PAIX D’ALETZ.

Que ce fut un spectacle, Aletz, doux à tes yeux,
Quand tu vis à ses pieds ces peuples factieux
Trouver plus de bonté qu’ils n’avoient eu d’audace !
Apprenez de mon prince, ô monarques vainqueurs,
Que c’est peu fait à vous de reprendre une place,
Si vous ne trouvez l’art de regagner les cœurs.

PAIX ACCORDÉE AUX CHEFS DES REBELLES.

La Paix voit ce pardon d’un œil indifférent,
Et ne veut rien devoir au parti qui se rend,
Déjà par la victoire assez bien établie ;
Et la noble fierté qui l’oblige à punir
Ne dissimule ici le crime qu’on oublie
Que pour ne perdre pas la gloire d’obéir.

NANCY.

Troie auprès de ses murs l’espace de dix ans
Vit contre elle les Dieux et les Grecs combattants,
Et s’arma sans trembler contre la destinée.
Grand Roi, l’on avouera que l’éclat de tes yeux
T’a fait plus remporter d’honneur, cette journée,
Que la fable en dix ans n’en fit avoir aux Dieux.

REPRISE DE CORBIE.

Prends Corbie, Espagnol, prends-la, que nous importe ?
Tu la rends à mon roi plus puissante et plus forte
Avant qu’il en ait pu concevoir quelque ennui.
Ton bonheur sert au sien, et ta gloire à sa gloire ;
Et s’il t’a, par pitié, permis une victoire,
Ta victoire elle-même a travaillé pour lui.

HESDIN.

À peine de Hesdin les murs sont renversés,
Que sur l’affreux débris des bastions forcés
Tu reçois le bâton de la main de ton maître,
Généreux maréchal : c’est de quoi nous ravir,
De le voir aussi prompt à te bien reconnoître
Que ta haute valeur fut prompte à le servir.

LA PROTECTION DE PORTUGAL ET DE CATALOGNE.

Que le ciel vous fut doux, lorsque dans votre effroi
Il vous sollicita de courir à mon roi
Pour voir contre vos murs la liberté renaître !
Le succès à l’instant suivit votre désir.
Peuples, qui recherchez ou protecteur ou maître,
Par cet heureux exemple apprenez à choisir.

PERPIGNAN.

Illustre boulevard des frontières d’Espagne,
Perpignan, sa plus belle et dernière campagne,
Tout mourant, contre toi nous le voyons s’armer :
Tout mourant, il te force, et fait dire à l’envie
Qu’un si grand conquérant n’eût jamais pu fermer
Par un plus digne exploit une si belle vie.



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