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“Candide”, également appelé “l’Optimisme” est un satire français et l’œuvre la plus connue de Voltaire, laquelle a été publiée pour la première fois en 1759. C’est un conte philosophique qui est souvent salué comme un texte paradigmatique des Lumières, mais il est aussi une attaque ironique sur ses croyances optimistes. Parce que le livre se moque ouvertement du gouvernement et de l’église, l’ouvrage et son auteur ont été immédiatement dénoncés par les autorités laïques et religieuses après sa publication. Candide est maintenant disponible dans notre section de livres bilingues (anglais/français)

Le Grand Conseil de Genève et les administrateurs de Paris ont interdit “Candide” fin février 1759, mais il réussit néanmoins à se vendre entre vingt mille et trente mille exemplaires à la fin de l’année en plus de vingt éditions, cela en fait un best-seller. En 1762, Candide a été répertorié dans l ‘ Index Librorum Prohibitorum , la liste des livres interdits de l’Église catholique romaine. Pendant longtemps, les États-Unis ont considéré « Candide » comme une œuvre pionnière de la littérature occidentale et l’ont interdit jusqu’au XXe siècle.
“Candide” a été inspiré par un certain nombre d’événements historiques, notamment la guerre de Sept Ans et le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, le tsunami et les incendies qui en ont résulté à la Toussaint.
Derrière une façade ludique se cache une critique très dure de la civilisation européenne contemporaine où des gouvernements européens comme la France, la Prusse, le Portugal et l’Angleterre sont chacun attaqués sans pitié par l’auteur ce qui en a irrité plus d’un.
En 1953, “Candide a été adapté pour l’émission d’anthologie de la radio “On Stage”. Il a également été adapté en tant qu’opérette comique qui a ouvert ses portes à Broadway en tant que comédie musicale le 1er décembre 1956. En 1973, la BBC a produit une adaptation télévisée de “Candide” En plus de ce qui précède, “Candide” a également été transformé en un numéro de films mineurs et d’adaptations théâtrales tout au long du XXe siècle.
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Aperçu

Candide, notre jeune et naïf héros est éduqué à une philosophie optimiste par son tuteur Pangloss. Il tombe amoureux de la fille du baron, Cunégonde, et est contraint de quitter le château lorsque le baron apprend leur amour. Candide s’engage dans l’armée et c’est le début d’une série d’épreuves et de désastres qu’il va rencontrer. Il vit les horreurs de la guerre, des viols, des vols, des pendaisons, des naufrages, des tremblements de terre, du cannibalisme et de l’esclavage. Ces expériences érodent la croyance optimiste de Candide.
Début de la piece
CHAPITRE I.
Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui.
Il y avait en Vestphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple; c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était fils de la soeur de monsieur le baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps.
Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d’une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin; ses palefreniers étaient ses piqueurs; le vicaire du village était son grand-aumônier. Ils l’appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il fesait des contes.
Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération, et fesait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss[1] était l’oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère.
[1] De pan, tout, et glossa, langue. B.
Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux, et madame la meilleure des baronnes possibles.
Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement; car tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes; aussi avons-nous des lunettes[2]. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux; aussi monseigneur a un très beau château: le plus grand baron de la province doit être le mieux logé; et les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année: par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise; il fallait dire que tout est au mieux.
[2] Voyez tome XXVII, page 528; et dans les Mélanges, année 1738, le chapitre XI de la troisième partie des Éléments de la philosophie de Newton; et année 1768, le chapitre X des Singularités de la nature. B.
Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment; car il trouvait mademoiselle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu’il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu’après le bonheur d’être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d’être mademoiselle Cunégonde; le troisième, de la voir tous les jours; et le quatrième, d’entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la terre.
Un jour Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu’on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre de sa mère, petite brune très jolie et très docile. Comme mademoiselle Cunégonde avait beaucoup de disposition pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s’en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d’être savante, songeant qu’elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne.
Elle rencontra Candide en revenant au château, et rougit: Candide rougit aussi. Elle lui dit bonjour d’une voix entrecoupée; et Candide lui parla sans savoir ce qu’il disait. Le lendemain, après le dîner, comme on sortait de table, Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent; Cunégonde laissa tomber son mouchoir, Candide le ramassa; elle lui prit innocemment la main; le jeune homme baisa innocemment la main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière; leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s’enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s’égarèrent. M. le baron de Thunder-ten-tronckh passa auprès du paravent, et voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du château à grands coups de pied dans le derrière. Cunégonde s’évanouit: elle fut souffletée par madame la baronne dès qu’elle fut revenue à elle-même; et tout fut consterné dans le plus beau et le plus agréable des châteaux possibles.
Continuer la lecture (CHAPITRE II)
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