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“Robinson Crusoe” écrit en six mois ou moins par Daniel Defoe, a été publié pour la première fois en avril 1719 et a marqué le début de la fiction réaliste en tant que genre littéraire. À la fin du XIXe siècle, ce livre avait plus d’éditions, de dérivés et de traductions que tout autre livre de la littérature occidentale.
« Robinson Crusoé » fait désormais partie de notre collection de livres bilingues français/anglais
Le livre s’est avéré si populaire que pendant la Seconde Guerre mondiale, les personnes qui ont décidé de rester et de se cacher dans les ruines de la ville de Varsovie occupée par les Allemands en 1945 ont été, après leur sauvetage par l’Armée rouge, appelées les Robinson Crusoes de Varsovie.
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“Robinson Crusoe” a été inspiré par des histoires de naufragés de la vie réelle. On pense que la source d’inspiration la plus probable est le marin écossais Alexander Selkirk, qui a passé quatre ans sur l’île inhabitée de Más a Tierra dans les îles Juan Fernández au large de la côte chilienne, laquelle a été rebaptisée île Robinson Crusoé en 1966. Autres sources possibles pour le récit comprennent “Hayy ibn Yaqdhan” d’Ibn Tufail, un roman philosophique du XIIe siècle qui se déroule sur une île déserte, et le marin espagnol du XVIe siècle Pedro Serrano qui a été abandonné pendant sept ou huit ans sur une petite île déserte après avoir fait naufrage dans le années 1520.
Il y a deux thèmes principaux. Le premier est la lutte contre la nature et la création ou la réplication de la société. Cela se fait par l’utilisation de l’agriculture et Crusoe crée même une hiérarchie politique rudimentaire. Il y a aussi un thème religieux qui raconte comment Robinson se rapproche de Dieu. Il n’écoute pas les sermons dans une église mais passe plutôt du temps seul dans la nature avec seulement une Bible à lire. À cela s’ajoute sa description de la relation maître-serviteur idéalisée entre lui et Friday, qui peut également être vue en termes d’assimilation culturelle. Crusoe représente l’Européen “éclairée” et Friday est le “sauvage”. Pour Crusoe, Friday ne peut être racheté de ses mœurs culturelles que par l’assimilation de la culture européenne, mais Defoe utilise également Friday pour critiquer la colonisation espagnole des Amériques.
“Robinson Crusoe” a de nombreuses bandes dessinées, scènes, films et adaptations animées. La première bande dessinée a été réalisée par Classics Illustrated en 1943. La première adaptation scénique a été jouée en 1796 au théâtre Royal de Londres. En 1927, un film dramatique britannique muet produit par MA Wetherell est sorti. Le premier film d’animation est sorti en 1988 et la première adaptation télévisée était un film français réalisé en 1964 et mettant en vedette Robert Hoffmann.
Aperçu
“Robinson Crusoe” est présenté comme une autobiographie du personnage principal qui est un naufragé, lequel passe 28 ans sur une île déserte tropicale isolée. Defoe détaille la lutte d’un individu pour survivre dans un environnement fondamentalement hostile. Dans le cadre de son existence quotidienne, Robinson Crusoé fait face à de nombreuses difficultés, notamment la famine, la maladie et même le danger des cannibales, mais il récupère ce qu’il peut du naufrage et se fournit un abri ainsi que des meubles et des outils rudimentaires. Robinson ne rumine jamais au sujet de son isolement, préférant occuper son temps de manière productive et réussir dans un environnement peu prometteur. Il est un exemple du triomphe de l’esprit humain.
Début du livre
Chapitre I
En 1632, je naquis à York, d’une bonne famille, mais qui n’était point de ce pays. Mon père, originaire de Brême, établi premièrement à Hull, après avoir acquis l’aisance et s’être retiré du commerce, était venu résider à York où il s’était allié, par ma mère, à la famille Robinson, une des meilleures de la province. C’est à cette alliance que je devais mon double nom de Robinson-Kreutznaer; mais, aujourd’hui, par une corruption de mots assez commune en Angleterre, on nous nomme, nous nous nommons et signons Crusoé. C’est ainsi que mes compagnons m’ont toujours appelé.
J’avais deux frères: l’aîné, lieutenant-colonel, en Flandre, d’un régiment d’infanterie anglaise, autrefois commandé par le fameux colonel Lockhart, fut tué à la bataille de Dunkerque contre les Espagnols; que devint l’autre? j’ignore quelle fut sa destinée; mon père et ma mère ne connurent pas mieux la mienne.
Troisième fils de la famille, et n’ayant appris aucun métier, ma tête commença de bonne heure à se remplir de pensées vagabondes. Mon père, qui était un bon vieillard, m’avait donné toute la somme de savoir qu’en général on peut acquérir par l’éducation domestique et dans une école gratuite. Il voulait me faire avocat; mais mon seul désir était d’aller sur mer, et cette inclination m’entraînait si résolument contre sa volonté et ses ordres, et malgré même toutes les prières et les sollicitations de ma mère et de mes parents, qu’il semblait qu’il y eût une fatalité dans cette propension naturelle vers un avenir de misère.
Mon père, homme grave et sage, me donnait de sérieux et d’excellents conseils contre ce qu’il prévoyait être mon dessein. Un matin, il m’appela dans sa chambre, où il était retenu par la goutte, et me réprimanda chaleureusement à ce sujet:—«Quelle autre raison as-tu, me dit-il, qu’un penchant aventureux, pour abandonner la maison paternelle et ta patrie, où tu pourrais être poussé, et où tu as l’assurance de faire ta fortune avec de l’application et de l’industrie, et l’assurance d’une vie d’aisance et de plaisir? Il n’y a que les hommes dans l’adversité ou les ambitieux qui s’en vont chercher aventure dans les pays étrangers, pour s’élever par entreprise et se rendre fameux par des actes en dehors de la voie commune. Ces choses sont de beaucoup trop au-dessus ou trop au-dessous de toi; ton état est le médiocre, ou ce qui peut être appelé la première condition du bas étage; une longue expérience me l’a fait reconnaître comme le meilleur dans le monde et le plus convenable au bonheur. Il n’est en proie ni aux misères, ni aux peines, ni aux travaux, ni aux souffrances des artisans: il n’est point troublé par l’orgueil, le luxe, l’ambition et l’envie des hautes classes. Tu peux juger du bonheur de cet état; c’est celui de la vie que les autres hommes jalousent; les rois, souvent, ont gémi des cruelles conséquences d’être nés pour les grandeurs, et ont souhaité d’être placés entre les deux extrêmes, entre les grands et les petits; enfin le sage l’a proclamé le juste point de la vraie félicité en implorant le ciel de le préserver de la pauvreté et de la richesse.
«Remarque bien ceci, et tu le vérifieras toujours: les calamités de la vie sont le partage de la plus haute et de la plus basse classe du genre humain; la condition moyenne éprouve le moins de désastres, et n’est point exposée à autant de vicissitudes que le haut et le bas de la société; elle est même sujette à moins de maladies et de troubles de corps et d’esprit que les deux autres, qui, par leurs débauches, leurs vices et leurs excès, ou par un trop rude travail, le manque du nécessaire, une insuffisante nourriture et la faim, attirent sur eux des misères et des maux, naturelle conséquence de leur manière de vivre. La condition moyenne s’accommode le mieux de toutes les vertus et de toutes les jouissances: la paix et l’abondance sont les compagnes d’une fortune médiocre. La tempérance, la modération, la tranquillité, la santé, la société, tous les agréables divertissements et tous les plaisirs désirables sont les bénédictions réservées à ce rang. Par cette voie, les hommes quittent le monde d’une façon douce, et passent doucement et uniment à travers, sans être accablés de travaux des mains ou de l’esprit; sans être vendus à la vie de servitude pour le pain de chaque jour; sans être harassés par des perplexités continuelles qui troublent la paix de l’âme et arrachent le corps au repos; sans être dévorés par les angoisses de l’envie ou la secrète et rongeante convoitise de l’ambition; au sein d’heureuses circonstances, ils glissent tout mollement à travers la société, et goûtent sensiblement les douceurs de la vie sans les amertumes, ayant le sentiment de leur bonheur et apprenant, par l’expérience journalière, à le connaître plus profondément.»
Ensuite il me pria instamment, et de la manière la plus affectueuse, de ne pas faire le jeune homme:—«Ne va pas te précipiter, me disait-il, au milieu des maux contre lesquels la nature et ta naissance semblent t’avoir prémuni; tu n’es pas dans la nécessité d’aller chercher ton pain; je te veux du bien, je ferai tous mes efforts pour te placer parfaitement dans la position de la vie qu’en ce moment je te recommande. Si tu n’étais pas aise et heureux dans le monde, ce serait par ta destinée ou tout à fait par l’erreur qu’il te faut éviter; je n’en serais en rien responsable, ayant ainsi satisfait à mes devoirs en t’éclairant sur des projets que je sais être ta ruine. En un mot, j’accomplirais franchement mes bonnes promesses si tu voulais te fixer ici suivant mon souhait, mais je ne voudrais pas tremper dans tes infortunes en favorisant ton éloignement. N’as-tu pas l’exemple de ton frère aîné, auprès de qui j’usai autrefois des mêmes instances pour le dissuader d’aller à la guerre des Pays-Bas, instances qui ne purent l’emporter sur ses jeunes désirs le poussant à se jeter dans l’armée, où il trouva la mort? Je ne cesserai jamais de prier pour toi, toutefois j’oserais te prédire, si tu faisais ce coup de tête, que Dieu ne te bénirait point, et, que, dans l’avenir, manquant de toute assistance, tu aurais toute la latitude de réfléchir sur le mépris de mes conseils.»
Je remarquai, vers la dernière partie de ce discours, qui était véritablement prophétique, quoique je ne suppose pas que mon père en ait eu le sentiment; je remarquai, dis-je, que des larmes coulaient abondamment sur sa face, surtout lorsqu’il me parla de la perte de mon frère, et qu’il était si ému, en me prédisant que j’aurais tout le loisir de me repentir, sans avoir personne pour m’assister, qu’il s’arrêta court, puis ajouta:—«J’ai le cœur trop plein, je ne saurais t’en dire davantage.»
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